« On crie dans le désert ». Cette impression souvent partagée par les détenus et les personnels pénitentiaires reste emblématique d’une parole qui perd de sa valeur dans le contexte carcéral : parce qu’accusés ou condamnés, ils ne sont plus considérés comme crédibles et légitimes à s’exprimer ; parce que personnels d’une administration ultra hiérarchisée, ils n’ont qu’à se plier au « devoir de réserve ». Quand la parole ou la revendication est interdite dans
ses formes pacifiques, négociées, démocratiques, elle prend souvent des formes plus extrêmes. Plusieurs groupes de travail et études sur la violence en prison ont ainsi préconisé de développer les possibilités d’expression, à l’intérieur des murs et avec l’extérieur, sans être entendus par les pouvoirs publics à ce jour.